Karl commençait à douter. Il savait à quel point Lyanna pouvait être véhémente parfois. Et ça n’avait pas manqué, car à peine revenu, Brad se prit une gifle bien sentie, si bien que sa joue commençât déjà à rosir. « - Lyanna, tu n’étais pas obligée. » s'exclama l’ancien régent. « - La méthode était cavalière, je l’avoue, mais c’est pour ton bien. » Et voilà que la belle brune se retourna, les larmes aux yeux pour faire face à son fiancé qui prenait sur lui pour ne rien laissé paraître malgré la colère qui commençait à prendre vie et dans le regard et dans l’attitude de sa compagne.
« - Oui encore. C’est toujours la même chose Lyanna, jamais tu ne veux discuter, mais pourtant, il le faudra bien à un moment. Vouloir être tranquille et boire sans raison n’est pas la solution au problème. Mon amour, je t’aime plus que tout et c’est bien pour ça que je permets de te rentrer dans le lard. Brad aussi t’aime et c’est ensemble que nous avons décidé de te confronter à ton problème. » Il peinait à faire montre de sévérité à l’encontre de la jeune femme et tâcha de se radoucir en la voyant, une fois encore, fuir. « - Mon amour… » commençait-il alors qu’elle perdait patience en constatant l’enfermement qu’on venait de lui imposer.
« - On essaye juste de t’aider Lyanna. » Elle s’acharnait déjà sur la poignée qui restée envers et contre tout verrouillée ce qui agaçait encore plus la sorcière. « - Lyanna s’il te plaît, commence déjà par te calmer qu’on puisse discuter. Pourquoi tu ne veux pas accepter notre aide ? »
Je me devais de rester le plus calme possible. Je tentais de l’être, car je savais que Lyanna risquait fortement de s’emporter de plus en plus. Je restais donc dans la cuisine avec les bras croisés et je la regardais faire. Je laissais Karl parlé, car je savais que mes mots n’auraient probablement pas une portée suffisante sur ma meilleure amie et cela me faisait mal. Mes conseils avaient toujours été relativement juste. J’étais, certes, un type plutôt physique, mais je savais prendre du recul et c’était ma force. J’étais capable d’analyser une situation et d’agir en conséquence si quelque chose n’allait pas. J’avais tenté d’aider Lyanna comme je le pouvais, mais cela s’était avéré un échec. Je ne pouvais plus la regarder se détruire de cette façon. C’était trop difficile. Peut-être est-ce que c’était ça qui m’avait poussé à acheter mon terrain et aller de l’avant vers la construction de ma maison? Je n’étais pas bien loin d’elle tout de même. Un mélange de plusieurs facteurs sans doute, mais ce n’était pas le temps de penser à ça. Je devais être là pour elle comme je l’avais toujours été auparavant. Elle me disait de me la fermer et en quelques secondes, je recevais une gifle violente qui faisait tourner mon visage.
Je sentais le sang s’accumuler dans ma bouche après le coup alors qu’elle me gueulait après. Elle se retournait vivement vers Karl pour continuer sa rage et je profitais de ce moment pour cracher le sang dans le lavabo. Ouais, elle avait frappé fort. Je m’en remettrais, j’avais connu pire.
- Je ne dirai rien concernant le sortilège que j’ai utilisé Lyanna. Tu veux bien t’asseoir. Nous devons vraiment discuter et ce n’est pas en nous frappant ou en nous gueulant dessus que tu comprendras ce que nous essayons de faire.
«Te sauver», voilà ce que nous essayons de faire ma belle et tendre amie. Ma sœur de coeur … J’avais tellement mal de la voir ainsi. Elle souffrait, mais nous souffrions tous avec elle, car nous l’aimions.
Tout ce qui passait par la tête de Lyanna en ce moment, c'était une colère débordante attisée par une frustration extrême. Ils avaient tous les deux disjoncté, ça ne pouvait etre que cela. Les deux sorciers qu'elle aimait le plus au monde l'avaient enlevée pour la séquestrer chez elle. Elle regretta presque instantanément d'avoir giflé Bradley, mais elle ne s'excuserait pas, parce que selon elle, il avait dépassé les bornes. D'ailleurs le fait qu'il reste aussi calme l'énervait tout autant.
- Vous pétez les plombs, c'est incroyable ça ! On n'enlève pas les gens pour discuter, nom de Dieu ! Quelle foutue discussion ne pouvait pas attendre demain matin ?! demanda-t-elle en les fusillant du regard.
L'air faussement innocent de Karl la fit rouler des yeux en croisant les bras.
- Karl, j'ai beau t'aimer de tout mon cœur, là j'ai juste envie de t'étrangler ! À quel moment tu t'es dit que me forcer à rentrer à la maison alors que j'avais envie d'être SEULE me mettrait dans de bonnes dispositions pour discuter ? J'ai aucune envie de vous écouter !
Elle pouvait sentir ses mains qui se mettaient à trembler et un coup de chaud la saisir. Elle retira son veston et alla prendre la commande de l'air climatisé.
- De quoi tu parles à la fin Karl ? Je n'ai besoin d'aucune aide... Je veux juste un peu d'air ! Brad tu peux au moins ouvrir une fenêtre ou t'as peur que je me change en souris et que je m'échappe ? Bordel il fait une de ces chaleurs, vous avez trafiqué ça aussi ? demanda-t-elle en désignant l'air climatisé.
Bordel j'ai besoin d'un verre !
- J'ai aucune envie de comprendre ni même de savoir ce que soi-disant vous essayez de faire parce que visiblement vous vous donnez de mauvaises idées tous les deux ! Brad si t'as pas assez de travail et que tu t'ennuies, plutôt que de me séquestrer chez moi, tu peux toujours...
Lily songea à l'organisation des funérailles de Zephyr qui, pour sa part, lui prenait tout son temps parce qu'elle n'arrivait pas à avancer. Elle éclata soudain en sanglots, les mains sur son visage.
Dernière édition par Lyanna Johnston le Dim 18 Avr 2021 - 16:28, édité 2 fois
Le coup fut rude pour Bradley, mais il était assez robuste pour s’en remettre. En revanche pour Miss Johnston l’inquiétude était de mise et à juste titre. La sorcière avait beau avoir son petit caractère, elle n’était pas une adepte de la violence et la voir ainsi s’exprimer, trahissait à bien des égards, le désespoir qu’elle s’échinait à camoufler lorsqu’elle n’était plus seule.
« - Non, on ne pète pas les plombs… » commença l’ancien régent un peu moins serein que Brad, mais toujours dans la retenue pour le moment. Il savait qu’il ne faudrait que très peu de temps avant que la culpabilité ne l’assaillît. Et ça n’avait pas manqué, car en à peine un regard, il comprit que c’était foutu pour lui et que dire de la réplique cassante et emplit de colère d’une Lily sur le point d’exploser.
« - Tu n’as aucune envie de nous écouter et pourtant tu devrais. On est censé être ensemble et toi, tu préfères être seule. Moi, je ne veux pas être seul lorsque je me sens incapable de gérer ma souffrance. Je veux le partager avec toi, mais ce n’est pas ça le problème. » Il remarqua les tremblements dans ses mains et ses bouffées de chaleur. « - Lily, tu es en manque n’est-ce pas ? Les tremblements, les variations de température. Ça fait partie des symptômes du manque. Lily, tu as des problèmes avec l’alcool et il faut que tu l'assumes. »
Elle perdait de sa superbe allant même jusqu’à soudainement éclater en sanglots ce qui attisa le feu ardent de culpabilité qui embrasait le cœur blessé de Karl qui posa un regard emplit de tristesse sur Brad. « - On est là pour t’aider et tant pis si on doit te séquestrer comme tu le dis. Il faut que tu acceptes la vérité en face, même si ça fait mal. »
Je n’aimais pas voir Lyanna ainsi. Je n’aimais pas voir ma meilleure amie subir un sevrage forcé et pourtant, nous n’avions pas d’autres solutions. Nous avions tenté pleins de choses, mais rien. La mort de son fils la faisait tellement souffrir qu’elle ne semblait plus apte à voir clair correctement. Karl aussi souffrait dans cette histoire de deuil. Je les laissais parler en restant en retrait. J’avais mal à bouche de toute façon. Je décidais de faire une tisane en attendant. Une camomille pour détendre un peu les nerfs histoire que le jeu se calme un peu et puis, ça ferait quelque chose dans les mains de Lyanna non?
Lyanna était victime de tremblement, de saute d’humeur et de bouffées de chaleur. Elle était déjà en manque aussi rapidement. Cela ne pouvait dire qu’une chose : son corps ne tolérait pas du tout l’absence d’alcool dans son organisme. Je fermais les yeux en priant intérieurement pour qu’elle entende raison. Elle dirait probablement que ce n’était pas un sevrage, mais la colère qui la faisait réagir ainsi. Je me contentais de faire la sourde oreille concernant son histoire de fenêtre. Je n’allais rien ouvrir. Nous étions parfaitement bien dans la maison.
Je prenais la manette de la climatisation et j’allais dans le salon en visant l’appareil eu plafond et je la mettais en marche. Voilà, madame aurait son air frais. Je retournais aux tisanes que je faisais infuser. Je jetais un sort à mi-mot pour empêcher le liquide d’être changé en autre chose. Oui, je pouvais devenir chiant à ce niveau si je m’y mettais. Je prenais un plateau et je posais le tout dans le salon. Je m’affalais sur l’un des canapés et je prenais ma tasse. Je savais que si je m’approchais d’elle, je recevrais directement une autre baffe.
- Viens donc t’asseoir et te blottir contre Karl. On a de bonnes tisanes et ça nous fera du bien à tous.
J’étais très calme, mais bordel que j’avais envie de lui gueuler dessus. Je prenais sur moi au maximum, mais si elle commençait à gronder à nouveau pour rien, j’allais gueuler moi aussi.
Les deux hommes de sa vie semblaient d'un calme olympien alors que de son côté, Lyanna était en ébullition. Où voulaient-ils en venir ? Que signifiait tout ce cirque ? Karl finit par lui balancer qu'elle était en manque et que c'était pour ça qu'elle avait ces réactions.
- Tu te fiches de moi ?! ricana-t-elle. Vous me mettez hors de moi avec vos conneries, c'est tout !
Elle était si en colère qu'un feu jaillit dans la cheminée du salon avant de s'éteindre. Puis elle avait éclaté en sanglots, incapable de gérer plus longtemps sa tristesse. Elle l'avait contenue toute la journée déjà, aidée des tisanes d'Élisabeth, mais là c'était devenu trop difficile d'autant que deux idiots jouaient avec ses nerfs. La chaleur qu'elle ressentait se faisait insupportable, elle avait l'impression d'étouffer, de suffoquer même. La sorcière déboutonna sa chemise à mesure qu'elle parlait après avoir essuyé ses larmes rageusement du dos de la main, sans pour autant qu'elles ne s'arrêtent.
- J'en reviens pas que tu me reproches de ne pas vouloir que tu me voies pleurer ! T'as pas besoin de ça, et moi je déteste qu'on me voit ainsi ! Que je sache je respecte tes états d'âme, pourquoi est-ce que je dois justifier chacune des choses que je fais ? Nom de dieu Brad ouvre la baie vitrée !
A la place, il lui prit la commande de la climatisation pour l'actionner plus efficacement. Et voilà qu'il ramenait du thé...
- Et quoi ensuite ? On va jouer à la dinette ?
Voyant l'air résigné des deux, elle croisa les bras et avança pour s'asseoir dans un fauteuil avant de prendre une des deux tasses restantes et de constater avec horreur qu'elle n'arrivait pas à transformer la boisson qui se trouvait dedans. Son regard noir de colère se posa sur celui qu'elle savait être coupable avant de jeter avec rage la tasse dans la cheminée. Elle sentait la sueur perler sur sa peau.
Tout n’était qu’une question d’apparence et à ce petit jeu, Brad et Karl avaient semblerait-il un train d’avance. Mais il ne faut jamais se fier aux apparences, car comme les faux-semblants, elle cache une réalité que l’on se démène à éclipser. Karl, lui n'en menait pas large et se demandait quand Lily allait vraiment finir par exploser, car il le savait, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle n’atteigne le point de non-retour. Et la mettre face à ses contradictions était, semblerait-il la première étape d’un péril à haut risque et d’une exposition prolongée à un flot d’insultes sous peu.
« - Lyanna… » commença l’ancien régent. Il venait de l’appeler par son prénom ce qui n’augurait rien de bon. Et sans surprise, la demoiselle chercha à contredire les allégations de son compagnon, laissant à la colère un terrain fertile, tellement que dans la cheminée, un fer ardent prenait vie.
« - La colère n’est qu’une excuse. » Il ne pouvait plus se dérober et ce malgré les sanglots de la régente, qui venait de passer d’un état à l’autre, visiblement incapable de se contrôler davantage face aux deux hommes qui pouvaient prétendre la connaître assez pour ne pas se laisser berner les différents artifices employés pour ne pas se confronter directement au problème. « C’est pour son bien. » se répétait-il pour exorciser sa culpabilité. Mais comment pouvait-il prétendre agir pour son bien, alors que lui-même allait mal ?
« - Non Lyanna ça va bien plus loin que le simple fait d’être seule pour laisser parler ta tristesse. » Il voyait bien qu’elle n’était pas au mieux de sa forme et il ne pouvait faire preuve de trop de dureté à son égard. « - Je t’en prie écoute-nous ! » Brad refit son apparition activant la climatisation avant de les inviter à prendre du thé. Il voulait bien faire lui aussi, mais de toute évidence, il en faudrait plus pour convaincre une Miss Johnston plus acerbe que jamais. Qui accepta malgré tout de prendre place sur l’un des fauteuils à disposition. Elle se saisit ensuite de l’une des tasses et constata bien malgré elle qu’il lui était impossible d’en changer le contenu. La pauvre tasse se retrouva bien vite éclatée en mille morceaux dans la cheminée nourrissant les flammes d'une colère à peine voilée.
« - Tu es alcoolique. » finit par lâcher Karl dépité.
Nous étions là pour elle. Je serais toujours là pour elle. Elle pouvait me demander tout ce qu’elle désirait et je le ferais les yeux fermés sans poser de question. Je ne pouvais cependant plus la voir souffrir de cette façon. Je ne pouvais plus la voir s’éteindre à petit feu et noyer son chagrin dans l’alcool. Heureusement, Karl était de mon avis et il avait compris. Ce n’était pas facile entre eux. Ils avaient perdu un enfant. C’était une tragédie. Je ne sais pas si je serais moi-même en mesure de me remettre d’une telle perte en fait. J’avais placé la climatisation plus fraîche pour aider ma meilleure amie et je buvais mon thé. Elle ne manquait pas de me lancer une remarque venimeuse.
- Si ça peut t’amener à verbaliser, on jouera à la dinette pendant des heures.
Lyanna tentait de jeter un sort à la tasse, mais non. J’avais fait en sorte que ça ne soit pas possible. Elle avait assez d’alcool dans le sang et l’on pouvait déjà voir son sevrage débuter alors qu’un film de sueur recouvrait son front. C’était malheureusement un mal nécessaire pour l’aider. Karl finit par dire qu’elle était alcoolique. Un fait et non une supposition. Je n’allais pas en rajouter une couche. J’espérais qu’elle ne se mettrait pas à vomir de manière incontrôlée. C’était une possibilité comme tous les sevrages et idem pour une baisse tension et ce genre de chose. Je regardais Karl et ensuite ma meilleure amie. - C’est un fait Lyanna et tu dois l’accepter. L’alcool ne réglera aucun problème … Nous allons t’aider et de soutenir. Tu n’es pas seule.
Ils étaient insupportables tous les deux. C’était quoi cette façon de lui parler en étant doucereux alors qu’ils la séquestraient chez elle ?! Pour qui se prenaient-ils ? Lyanna était très en colère, c’était sans doute pour ça qu’elle mourait de chaud. En attendant, Karl suppliait qu’elle les écoute alors, elle l regarda l’air perplexe. Un air qui s’accentua avant qu’elle n’éclate de rire quand il l’accusa d’être alcoolique. Et voilà que Brad appuyait cette thèse. Elle arrêta de rire en les regardant tour à tour.
- OK, c’est une blague, c’est ça ? Sérieusement vous êtes tombés sur la tête ou quoi ? Alors comme j’aime boire du whisky, forcément je suis alcoolique ? C’est n’importe quoi, que je sache vous êtes pas des exemples de sobriété non plus !
Ces réflexions qu’ils tenaient tous les deux lui paraissaient invraisemblables et venues de nulle part. Tout ce qu’elle voulait, c’était avoir la paix et boire tranquillement pour ne plus penser aux terribles images qu’elle avait en tête. Pourquoi est-ce qu’il fallait qu’ils s’acharnent, pourquoi ce soir ? Ce n’était pas le moment, elle avait besoin d’un verre, là tout de suite, et pas qu’on lui fasse une morale à deux balle. Ses mains tremblaient de plus belles comme encore jamais. Elle avait chaud et l’impression de suffoquer et un léger mal au coeur la prit, qui s’accentua alors qu’elle se leva du fauteuil où elle avait accepté de s’asseoir quelques minutes avant.
- Vous êtes complètement cons ! C’est pas la peine de me suivre, je vais aux toilettes, j’ai pas besoin de vous !
Non parce que les connaissant, ils seraient capable de l’y emmener, vu qu’elle ne pouvait visiblement rien faire ce soir sans les avoir sur le dos. La sorcière s’enferma donc dans les toilettes du rez-de-chaussée, ouvrant non sans difficulté le robinet d’eau froide. Ses mains tremblaient tellement qu’il lui était difficile de faire des gestes précis. Elle prit un peu d’eau pour la passer sur son visage et dans son cou, une sensation un pu salvatrice au vu de la situation. Puis, Lily essaya d’enchanter l’eau pour qu’elle se transforme en whisky, une tentative veine qui l’énerva d’autant plus, la poussant, avec un cri de rage, à balancer son poing dans le miroir qui se brisa, et entailla le dessus de sa main au passage. Elle souffla bruyamment avant de sentir un haut-le-coeur la prendre qui la fit se précipiter sur les toilettes à temps pour vomir ses tripes. Sanglotant, elle retourna se passer de l’eau sur le visage et sur sa main qui saignait avant de se laisser glisser au sol.
Jamais, ô, grand, jamais il n’aurait imaginé en arriver à de telles extrémités. Pourtant, force est de constater qu’ils ne pouvaient, ni lui ni Brad faire demi-tour à présent et qu’il fallait s’armer de courage pour affronter « le dragon » qui n’en était pas un, juste une mère esseulée par le deuil de son enfant. À cela s’ajoutait un alcoolisme chronique que Karl avait inconsciemment omis. Et il s’en voulait, car peut-être que les choses auraient été différentes s’il avait osé confronter sa fiancée plutôt. Toujours est-il qu’à présent, il était trop tard pour faire demi-tour et qu’il fallait aller au bout de la démarche. Au moins, l'ancien régent pouvait compter sur l’appui indéfectible de Brad.
- Je n’ai jamais prétendu être exemplaire Lyanna. Le déni est l’une des phases du deuil, je ne t’apprends rien. Mais cela va bien au-delà de ça. Tu t’es enfermé dans une habitude, si bien que tu ne t’en rends plus compte. Tu es tout bonnement incapable de passer une journée sans ne serait-ce qu’un verre. Il faut que tu l’acceptes, il n’y a que comme ça que tu... qu'on pourra avancer ensemble.
Essayer de convaincre Lyanna s’avérer compliquer, autant que de nager dans le sens contraire du courant. Une comparaison à la hauteur du désarroi de Karl qui ne voulait surtout pas blesser la sorcière qui elle ne se donnait pas la peine de prendre des pincettes pour ce qui est des insultes. - Non, nous ne sommes pas cons, mais juste inquiet pour toi. Une réplique qui sortit avec plus de véhémence et qui surprit Karl lui-même. Il le voyait, le corps de Lyanna commençait déjà à la trahir, mais elle continuait à nier l’évidence. Et voilà qu’à présent, elle cherchait à les fuir pour rejoindre une pièce dans laquelle ni Karl ni Brad ne pouvait se résoudre à la suivre. C’était aussi une façon pour elle de fuir leur regard. Mâchoires serrées, Fitz la regardait s’éloigner, plus impuissant que jamais. - Fais chier… Il se prit le visage entre les mains et ferma les yeux. Puis il se leva à nouveau, car incapable de tenir en place. - Elle est encore partit s’isoler, c’est toujours comme ça, jamais elle ne veut fendre l’amure. Elle n’est pas la seule à souffrir pourtant. Elle est très forte, parce qu’à chaque fois je me sens coupable. J’ai beau l’aimer plus que tout, je ne peux pas accepter tout ça Brad et tant pis si on me voit comme le type qui passe son temps à juger. Je suis en train de la perdre et de me perdre aussi.
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