Voilà que depuis quelques mois, mes pensées étaient orientées vers Penelope. Depuis cette rencontre dans la bibliothèque, jour que je n’oublierai sans doute jamais, où j’ai rencontré cette muse qui me rendait fou d’amour pour elle. Je devais une fière chandelle à mon ami Matthew qui nous avait fait rencontrer ce jour-là. Sans lui, nous nous ne serions jamais trouvés. Elle, divine sorcière blanche de la terre, comment aurait-elle pu croiser un sorcier de sang comme moi, trainant encore une mauvaise réputation de l’utilisation de la magie noire, tel un boulet que je trainais au pied. Je ne comprenais pas d’ailleurs comment Matthew n’était pas tombé sous le charme, mais après tout ce n’était peut-être pas son type de femme.

Nous avions fais en quatre mois déjà plusieurs sorties : restaurants, cinémas, balades en amoureux. Woodstock s’était plutôt bien passé malgré une soirée mal supportée pour moi. J’avais réussi à mieux tenir le reste du festival et surtout faire attention à ne plus tout mélanger, j’avais compris la leçon !
Je sentais que nous nous rapprochions vraiment Penelope et moi. Je me sentais bien avec elle. Il n’y avait aucune ambiguïté, tout coulait de source entre nous. Pour ce qui était de nos divergence d’avis sur la magie, j’acceptais ce qu’elle était. Sorcière de la nature, c’était sa force, sa beauté, elle resplendissait et sa magie était incroyablement puissante, ce qui cassait, je devais avouer, quelques mythes infondés que je me faisais sur la magie élémentaire. Elle était épanouie ainsi et ça me convenait parfaitement. Elle acceptait aussi ce que j’étais, chose qui je savais n’était pas aisé, mais notre couple fonctionnait parfaitement ainsi.

J’avais entamé la semaine comme à mon habitude, partant à mon travail à la Red House. Je partais de chez Penelope. C’était devenu une habitude de rester chez l’un ou chez l’autre puis de repartir chacun de son côté au travail. Cela fonctionnait comme ça pour le moment, et si cela convenait à Peny, ça me convenait aussi. Je lui avait laissé un peu de place dans ma petite armoire pour ses affaires personnelles, c’était pratique pour elle.
Aujourd’hui j’étais en réunion avec le régent et des invités de d’autres communautés toute la journée. Nous discutions accords et différents problèmes survenus durant les dernières semaines passées. Le soir même, en rentrant chez moi, je n’avais qu’une hâte : appeler Peny. Mais en composant son numéro sur le combiné rien ne se passa.

Étrange, peut-être une panne ?

Je retenta plusieurs fois à quelques dizaines de minutes d’intervalles, mais aucun résultat. J’abandonnais pour finalement appeler Matthew, qui je savais devait voir Penelope ce soir même. Il était environ vingt deux heures, j’ignorais s’ils étaient sortis ou bien s’ils étaient restés ensemble chez lui. Mais comble de toute chose, il n’avait pas vu Penelope de la soirée. Je remercia Matthew et raccrocha le téléphone. Inquiet, tout était envisageable : un accident sur le chemin du retour ? une agression ? malade au point de décrocher son téléphone ?... Je me concentrais en éliminant les premières possibilités : j’appela une de ses amies qui travaillait à White Chapel et l’une des rares à m’apprécier assez pour daigner me parler.

« - Bonsoir, c’est Arthur, j’espère que je ne te dérange pas… excuse moi mais, est ce que tu as vu Penelope au Coven aujourd’hui ? Je n’arrive pas à la joindre. »

« - Arthur ? Oui je l’ai vu, mais je ne sais pas quand elle est repartie, elle n’est pas venue me dire au revoir, par contre quelques-unes de ses affaires ne sont plus là-bas bizarrement. »

Nous raccrochions après que je l’eu remercier. Au moins Penelope avait bien été à son Coven. Peut-être déménageait elle des affaires pour travailler dans une autre section, et était sans doute fatiguée à ne pas vouloir décrocher son téléphone ? C’était peu probable de la part de Penelope, c’est pourquoi je parti à White Chapel le soir même, espérant la voir. Il me fallait un bon trois quart d’heure pour aller jusqu’à son coven en voiture. N’étant pas forcément le bienvenu, je me fis très discret et fonça directement à l’endroit où Penelope travaillait habituellement. Heureusement, à cette heure-ci il n’y avait personne dans le jardin, je n’y croisa aucun sorcier. Je remarqua que ses ustensiles de jardinage n’étaient plus à l’endroit où elle les rangeait. Et quant à sa salle de préparation de potion, la plupart de ses livres personnels étaient soit entassé sur une table soit disparus.
J’admettais ne pas comprendre, avait-elle un nouveau bureau à elle quelque part ? Je ne pouvais pas me permettre de rester plus longtemps à White Chapel, je risquais de me faire jeter comme un malpropre et qu’on m’accuse d’être entrer par effraction. Il était un peu plus de trois heures du matin. Je décidais de rentrer chez moi et d’aller voir Penelope à la première heure le lendemain.

Le lendemain matin à 7h, je me leva et me prépara à partir en direction de l’appartement de Penelope. J’avais petit-déjeuner en vitesse et avait prévenu mon régent que je ne serai pas au coven aujourd’hui. Il était très compréhensif et ne me posa pas plus de question. Étant un bon élément, il me laissait tranquille.
Je gara ma voiture au pied de l’immeuble de Penelope et monta directement jusqu’à chez elle. Il était environ 8h30, je toqua ne sachant pas si elle était déjà partie ou bien si elle était encore à l’appartement.

« - Peny ? » toquant une deuxième fois. « -Penelope tu es là ? » restant sans réponse. « - Je rentre Penelope. »

J’entra dans l’appartement sombre, qui habituellement était si clair et lumineux. Je vis de suite les plantes fanées dans le salon. Je compris finalement que quelque chose n’allait pas bien du tout. Connaissant Peny, ce n’était pas bon signe.

« - Peny ?! Peny ? » appelant dans le salon et me dirigeant finalement dans la chambre.

Elle était sur son lit, dormant, habillée en tenue de jour et les cheveux ébouriffés dont certaines mèches encore attachées dans son chignon.  

« - Peny chérie… »

Je m’allongea derrière elle, comprenant que quelque chose s’était passée et qu’en premier lieu, seul le réconfort lui ferait du bien. Je la pris dans mes bras et lui embrassa la tempe. Je lui transmis ma chaleur et tout l’amour que je pouvais lui donner pour qu’elle puisse trouver la force de me parler. Je ne savais pas s’il s’agissait d’une agression, d’un viol, d’un harcèlement, une erreur commise au travail, une mauvaise nouvelle, ou que sais je encore. Je lui laissais le temps de resurgir tranquillement et n’allait pas la lâcher de mon embrassade. Je n’avais pas songé qu’elle essayait peut-être de m’éviter pour me quitter.

« - Je suis là Peny chérie, je reste avec toi. On prendra tout le temps que tu voudras si tu veux en discuter. »

Nous étions restés allongés dans son lit durant plus d’une heure, tout en restant collés l’un à l’autre, sans se lâcher. Elle ne m’avait pas rejeté ni repoussé depuis mon entrée dans son appartement, chose qui me rassurait puisque son silence pesait. Elle avait d’ailleurs serré ma main à plusieurs reprises. Je lui répondais simplement par : « je reste avec toi Peny chérie » ou bien encore par un long baisé qui se voulait rassurant. La voir fondre en larmes me peinait énormément, je la voyais complétement s’enfoncer dans la douleur qui l’empêchait pour le moment de communiquer. Ignorant tout encore de son tourment qui ne cessait de la plonger dans ce terrible chagrin, je restais patient, lui laissant le temps d’immerger. Je sentais que la seule chose dont elle avait besoin c’était de m’avoir près d’elle. J’étais celui sur qui elle comptait, surtout dans ce genre d’instant difficile, et il n’était absolument pas question pour moi de filer.

Je laissais le temps courrir autant qu'elle en avait besoin. Le son des cliquetis de ma montre ne m’étaient plus perceptibles, et je n’avais d’ailleurs pas regardé une seule fois l’heure depuis que j’étais dans le lit. Je m’étais concentrée sur elle, uniquement Elle. Penelope méritait toute mon attention. Je la couvrais alors de baisers par parcimonie pour ne pas non plus être dérangeant. Je la caressais de ma main libre tout le long de mon embrassade, le dos, le bras, et la reprenait encore plus contre moi quand je la sentais replonger dans une crise de larmes. Au bout d’un moment, je l’avais senti s’endormir. Sophie était tout près d’elle et s’efforçait de la consoler elle aussi.

Peny chérie, qu’est ce qui a bien pu te mettre dans cet état là…

Durant toute la période où Penelope somnola, je ressassais dans ma tête divers scénarios possibles. J’espérais au fond de moi que personne ne l’avait agressée ou violentée, c’était pour moi la pire chose que l’on pouvait lui faire. Elle avait déjà subi déjà tant de traumatismes avec son père, il était hors de question qu’un autre recommence. J’étais loin de m’imaginer que son désespoir avait été causé par White Chapel.

Tandis qu’elle dormait encore, je restais toujours dans la même position, contre elle. Ce moment triste mais toutefois intime, me permettait encore une fois de me rendre compte de la chance que j’avais d’être avec une femme si merveilleuse et qui me faisait sentir que j’étais cher à son cœur même dans les moments les plus compliqués pour elle. Cela faisait certes à peine deux à trois semaines que je commençais seulement à songer à vouloir m’engager avec elle. Mais en cet instant je me sentais désormais encore plus convaincu de cette idée qui d’une part ne m’effrayait absolument pas, mais qui justement me faisait ressentir une sorte d'épanouissement. Être lié à elle pour l’éternité, c’était sans doute utopique pour un homme aussi sombre comme moi avec une femme aussi lumineuse qu'elle. Mais qu’importe, depuis ces trois dernières semaines, je cachais dans ma poche intérieure de ma veste une bague ornée d’un solitaire blanc aussi rayonnant et lumineux que ma merveilleuse et douce Penelope. Je la gardais tout ce temps au cas où le moment opportun se profilerait, ne sachant pas encore si j’inventerai un stratagème ou bien si au fil d’une soirée romantique l’inspiration me prendrait. Pour l’heure, le moment ne semblait pas encore être le bon. J’étais plutôt déterminé à la consoler et lui apporter tout le soutien dont elle avait besoin.

Ce n'était qu'au bout de longues minutes qu’elle réussi à trouver la force pour se retourner finalement vers moi pour me parler. Les yeux rouges et humides, son regard azur demeurait le plus beau même dans les pires conditions. Je posa ma main contre la sienne qui venait de me caresser les cheveux. Mon visage affichait mon inquiétude. Je la laissais prendre la parole sans dire un mot. Elle prenait son courage à deux mains pour enfin poser les mots sur ce qu’il s’était passé. J’écoutais, et j’étais effaré.

« - Peny chérie, bien sûr que non je ne vais pas te quitter ! »

Je la serrai contre moi de nouveau. Je la sentais partir bientôt en larmes. J’étais en colère contre l’attitude qu’avait eu White Chapel envers Penelope. Mais ce n’était pas le moment de céder à cette dernière.

« - Peny, écoute-moi, jamais, je te dis bien jamais je ne vais te laisser. Je te le promets mon amour. » je déposa un baiser sur son front.  « - Je suis tellement, mais ô combien tellement désolé que ton coven t’ait forcé à faire un choix… »

Je comprenais alors le sens de son sacrifice. Elle m’avait choisi Moi, Moi contre sa famille, moi contre son type de magie, moi contre ceux qu’elle aimait à White Chapel. C’était un choix injuste, et je comprenais à ce jour que White Chapel était totalement intraitable et fermé d’esprit.
Par ailleurs, fallait-il attendre encore des jours et des semaines pour lui prouver que je l’aimais ? Voyant qu’Elle n’avait pas hésité à me choisir, je n’avais moi-même plus aucune hésitation.
Je me releva de moitié sur le lit en douceur, passant en position demi assise, tout en entrainant mon grand amour avec moi. Je la laissa s’assoir sur le bord du lit alors que j’en descendis pour me mettre finalement à ses genoux et lui tenant les mains. Je garda un ton posé, et de mon timbre de voix grave je tentais à mon tour de poser des mots qui j’espérais ne seraient pas trop maladroits et inconvenus.

« - Peny, mon amour, ce que White Chapel t’a demandé de faire est simplement injuste. Je te suis à la fois immensément reconnaissant et te serai à jamais redevable de m’avoir choisi au dépend de ton coven, mais à la fois je regrette que cela se soit produit. Peny je… » cherchant l’écrin en velours de ma poche, et le tenant fermer dans l’une de mes mains. « - Peny, je t’aime plus que jamais je n’ai aimé, et jamais je n’aimerai autant quiconque. Je sais que ce que tu abandonnes pour moi est un immense sacrifice, et même si je ne pourrais jamais remplacer cette famille à laquelle tu tenais tant, je voudrais toutefois te rendre heureuse. Tu mérites d’être comblée, d’être chérie, d’être choyée. Personne ne devrait avoir le droit de te mettre dans l’état dans lequel tu es… Peny, je… Je veux te protéger de tous ceux qui voudront te blesser, je veux te soutenir dans tous les moments de ta vie qu’ils soient doux ou bien tragiques, et, par-dessus tout je veux t’aimer jusqu’à mon dernier souffle. » je m’arrêta pour ouvrir l’écrin et dévoiler la bague.
« - Penelope, voudrais-tu m’épouser ? »

Mon regard n’avait pas quitté le sien depuis le début. J’étais mort d’inquiétude et totalement incertain de sa réponse. Le moment avait été mal choisi ? Et si elle ne désirait pas m’épouser ? Qu’adviendrait-il de nous… ?

Le chagrin de Penelope était immense. La décision de White Chapel était sans appel, et malgré toute son implication dans ce coven, ils n’avaient pas hésité à la jeter comme une malpropre par ma faute. Méritais-je qu’elle m’ait choisi ? Dans tous les cas, sa décision avait fait écho tout au fond de moi. Aurais-je fais la même chose pour elle ? Évidemment. J’étais réellement attaché à mon coven et à ma place de bras droit au sein de Red House. J’étais épanoui et j’y avais trouvé ma place, j’y avais des amis, j’y avais Matthew. Mais Penelope était bien plus importante que tout cela. Si j’avais eu le même choix à faire qu'elle j’aurais pris mes bagages sans hésiter pour la rejoindre.

L’intensité de mes émotions me faisait rendre fébrile au moment où j’avais posé le genou au sol, dévoilant à Penelope mon désir de vouloir partager le reste de ma vie avec elle. Mon amour pour elle était immense, je sentais au fond de moi que Penelope était La femme de ma vie. Encore fallait-il que je ne fusse pas trop tête brûlée en lui ayant proposé de m’épouser après à peine après quelques mois de couple. Mon intention de lui exprimer mon amour à ce moment-là avait été une évidence étrangement. J’étais nerveux comme jamais je ne l’avais été. Mais sa réponse effaça ce sentiment pour laisser place au plus grand soulagement et à une explosion d’amour.

« - Oui ? Oh Penelope, si tu savais comme tu me rends heureux mon amour ! »

Elle me laissa placer la bague étincelante à son annulaire. Puis, elle vint me rejoindre au sol pour m’embrasser avec intensité, la même que je rendis à mon tour. Ce baiser si fort scellait notre toute jeune union pour la vie. Je n'avais jamais été aussi heureux de ma vie. J'avais les yeux qui brillaient à mon tour et le coeur qui battait la chamade. Je lui essuyais les larmes sur sa joue qui étaient devenues des larmes de joie. J’étais ravi de voir ses yeux briller. Je souhaitais la rendre aussi heureuse toute sa vie ainsi, et pouvoir partager plusieurs baisers comme celui-ci.

« - Je suis ravie qu’elle te plaise. Quand je l’ai vu, j’ai tout de suite pensé à toi Penelope, c’était une évidence pour moi. »

Je me laissais ensuite prendre par la main pour m’emmener en dehors de la chambrette. L’atmosphère était encore un peu lugubre avec les volets tirés et les fleurs fanées. Mais pour le moment, l’heure était à l’amour. J’échangeais avec Peny un regard sulfureux avant d’approuver sa décision.

« - Hum ? Tous les deux ? On va devoir se serrer dans ta petite douche… » me mordant les lèvres.

Je la laissa m’emmener dans la salle de douche et je ferma la porte derrière moi. Jamais je n’avais imaginé passer une journée aussi riche aujourd’hui, passant de tout noir à presque tout blanc. Je n’oubliais guère l’exclusion de Penelope du coven, mais nous avions tout le deux une autre idée en tête. Je décoiffa totalement les cheveux qui était restés encore attachés de Penelope et ne résista pas à l’embrasser de nouveau fougueusement. Je lui attrapa une jambe et la posa contre la mienne pour être plus proche de son entre jambes. Je me hâta d’enlever ma chemise ensuite. Je baissa ensuite l’une de ses fines bretelles de son haut et baisa son épaule et remontant dans son cou. En levant mes lèvres j’y avais presque laissé un suçon.

« - Oups… désolé, j’ai tellement envie de te dévorer Peny. »

Mon regard enflammé par son corps, l’entendre ne serait-ce que gémir légèrement, sa peau si douce et la sentir tout contre moi, je crois que je ne m’étais pas senti autant bouillonner pour elle depuis nos premières fois.

« - Peny je t’aime, je t’aime mon amour… »

J’étais maintenant nu contre elle, je respirais seulement quelques secondes dans cette multitude de baisers que nous nous échangions. Que j’aimais ma Peny.

Arthur venait de me demander ma main. Mon Arthur venait de m’offrir la plus belle chose au monde. Il m’offrait son amour et son soutien. Dieu seul savait à quel point j’avais rêvé de ce moment. Je sentais mon coeur battre comme jamais dans ma poitrine en regardant la magnifique bague qu’il venait de m’offrir. Elle aurait été en verre que j’aie été heureuse ou même en plastique. La bague n’avait pas d’importance, mais le look ancien faisait battre mon coeur comme jamais. J’avais toujours eu un faible pour les bijoux vintage de toute façon.

- Tu connais mon amour pour les vieilles choses. Elle doit avoir une magnifique histoire si tu l’as choisi mon amour.

Sourire aux lèvres qui s’évanouissait alors que je voyais l’état de mes plantes. Elles avaient suivi mon humeur les pauvres. Je les touchais avec douceur en soupirant. Je proposais à Arthur de venir avec moi dans la douche. J’avais besoin de sentir son corps chaud contre le mien. J’avais besoin de cet amour fusionnel et intense qui était le nôtre. Impossible de le qualifier autrement de toute façon.

- J’ai envie de me serrer dans ma petite douche avec toi.

Je l’entraînais dans la salle de bain en lui prenant la main avec douceur. J’oubliais que mon coven venait de m’abandonner. Je venais de récolter quelque chose de tellement plus beau en cet instant. Je sentais la main d’Arthur retirer ce qui restait de mon chignon. Mes longs cheveux ondulés cascadant jusqu’à mes reins naturellement. Je répondais à son baiser fougueux en retirant sa chemise de son pantalon. Inutile de garder les vêtements non ? Nous allions terminer en pleine fusion sous l’eau chaude. Il retirait ce qui restait de sa chemise. Il descendait les bretelles de mon haut et je continuais de sourire. Je me sentais tellement bien en cet instant. Je poussais un immense soupir de plaisir et de désir en fermant les yeux complètement.

- Dévore-moi Arthur … Encore et encore …

Les vêtements de l’un comme de l’autre se retrouvaient sur le sol et je me retournais pour lui faire face en tirant la main pour mettre l’eau de la douche en marche. L’eau chaude prenait toujours de longues secondes avant d’arriver. Une autre déclaration d’amour de sa part et je fondais complètement sous son charme.

- Je t’aime aussi mon Arthur … Mon Arthur à moi …

Qu’il aille jouer avec la magie noire ne me dérangeait pas du tout. Il était un homme que j’aimais pour ses qualités et ses défauts. Les baisers s’enchaînaient alors que je l’entraînais dans cette douche qui nous offrait une grande proximité. Je le caressais avec douceur pour lui donner du plaisir. Je glissais mes mains contre son corps avant de me mettre dos à lui. Je le forçais à me prendre ainsi. L’eau coulait sur nos corps et je gémissais à chaque coup de reins qu’il m’offrait. Mon souffle devenait de plus en plus rauque à mesure que l’étreinte augmentait. Je me demandais ce qu’il me réservait pour la suite. Vivre chez lui serait logique. J’avais toujours été très sensible aux changements d’environnement, il allait me falloir quelque temps pour m’adapter.

- ARTHUR !

Son nom dit si fortement dans cette douche. Oh mon Arthur … Ne t’arrête jamais. Pas aujourd’hui.

L’appartement de Penelope n’embaumait pas l’odeur raffiné de ses fleurs comme habituellement. Elles étaient tristement fanées, comme si elles même avaient senti le désarroi de leur propriétaire et s’étaient retrouvées dans le même état. Cependant, il ne tenait plus qu’à moi de faire retrouver le sourire de Penelope et ce fameux parfum de son lieu de vie. Subir une telle éviction de son coven, une sorte de famille pour elle, était bien plus que rude. Avant cet événement, je m’étais forgé une opinion de White Chapel comme étant un coven assez restrictif dans certains domaines, je ne m’étais pas imaginé que les plus hauts dirigeants pousseraient leurs frères et sœurs sorciers à choisir entre l’amour et leur convictions en sorcellerie. Je trouvais cela tout simplement cruel et c’était une façon à eux de garder leurs élites sorciers blancs. Si, dans un avenir hypothétique et lointain je devenais un haut membre du coven de Red House, jamais je ne voudrais appliquer et imposer telles règles à mes frères et sœurs.

Malgré l’ambiance encore un peu triste du petit appartement de ma douce sorcière, nous trouvions un moyen de réchauffer l’atmosphère. Mon grand élan d’amour, cette fameuse demande en mariage improviser nous avait totalement reconnecté. Je voyais Penelope heureuse, ses larmes de tristesse étaient devenues des larmes de joies, et quelque chose d’encore incroyable pour moi : elle m’avait dit Oui à moi, moi Arthur Fitzgerald allait devenir le futur mari de cette femme exceptionnelle. J’allais savourer cet instant de rapprochement intense, mais e voulais surtout que Penelope prenne beaucoup de plaisir. En cet instant, elle avait besoin de recevoir tout l’amour possible que je puisse lui offrir.
Alors nus, sous la douche étroite qui humidifiait nos corps, je la couvrais de baisers au point d’y laisser une ou deux petites marques de suçons.

« Je ne pourrais jamais m’en lasser, mon amour tu es si belle… »

Elle était la femme la plus belle à mes yeux. Elle avait conquis mon coeur et mon corps d’une façon qu’aucune autre n’aurait pu le faire. J’étais à elle, uniquement rien qu’à elle. Mon corps ne réagissait ainsi avec personne d’autre, en témoignait mon érection si forte et mon envie de la faire monter au septième ciel. Penelope s’était mise de dos, et me faisait clairement comprendre de la prendre ainsi. Ce que je fis, avec puissance et vigueur. Je prenais énormément de plaisir à la maintenir par ses hanches.

«  Peny, je t’aime… oh mon amour. »

Mon plaisir était si intense, mais mon amour grandiose me poussait à tenir jusqu’à ce que Penelope atteigne son orgasme. J’avais continué à lui dévorer le cou et les épaules, et je lui caressais le clitoris également pour décupler son plaisir. Je la sentais se serrer, et moi, au fur et à mesure me gonfler de plus en plus. Je soufflais fort, je résistais tant que je pouvais, elle me donnait tant… Mais elle jouissait finalement la première, seulement quelques secondes avant moi.

« Mon amour… »

Je restais quelques instants encore en elle, le temps de la couvrir encore de baisers sur les épaules, puis la retourna face à moi pour l’embrasser fougueusement. Je caressais sa chevelure blonde mouillée. Je rêvais de rester ainsi, contre elle, indéfiniment. Mais connaissant la capacité de son ballon d’eau chaude, je savais que ce moment allait se terminer d’une façon ou d’une autre. L’eau commençait déjà à tiédir. Malgré tout, je ne pouvais la lâcher de mon étreinte passionnée et douce.

«  Je crois que nous allons manquer d’eau chaude… on peut se doucher et reprendre notre étreinte autour d’un petit dîner? Je peux aller chercher quelque chose pendant que tu finis de te doucher, qu’en dis tu ? »

Ce moment si fort dans la douche m’avait donné faim, j’étais motivé à aller chercher quelque chose à manger ce soir, si tenté que Penelope ait retrouvé l’appétit. Je la laissais finir de se laver, notamment sa longue chevelure, qui je pensais avait besoin de plus de temps sous l’eau tiède que moi.
Je parti donc chercher un repas chaud à emporter, je trouva un petit traiteur chinois et pris plusieurs sortes de plats, espérant que cela mette en appétit Penelope. Quelques minutes plus tard, je revins à l’appartement, les sachets remplis de nourriture à la main.

«  J’ai pris du riz cantonais, des nouilles, du poulet aux champignons, du porcs… Quelque chose te donne envie mon amour?»

L'intensité de notre étreinte n'avait d'égal que l'amour que nous nous portions l'un pour l'autre. Je l'aimais tellement cet homme. Je l'aimais comme je n'avais jamais aimé. Ça ne s'expliquait pas. Nous étions des âmes soeurs et je me souvenais encore parfaitement de ce moment où j'avais croisé son regard dans la bibliothèque alors que Matthew nous présentait l'un à l'autre. J'avais rougi et j'étais tombé sous son charme tellement anglais qui contrastait avec la femme américaine que j'étais. Il était encore en moi alors que j'étais face au mur de la douche. Ses baisers continuaient de me donner des frissons de plaisir tout comme ses caresses. Il me retournait et je posais mon regard dans le sien avec un beau sourire. Je l'écoutais et je caressais sa joue avec douceur. Mon regard plongé dans le sien tellement je l'aimais.

- Oui, c'est une bonne idée. Je n'ai pas mangé depuis un moment.

Le contraire aurait été étonnant. Il suffisait de voir l'état des nombreuses plantes de mon appartement pour comprendre que j'avais été très mal. J'avais mal vécu le rejet de mon coven. Un choix qui avait été le mien et que j'assumais. Je n'avais pas hésité à choisir mon Arthur. Je choisirais toujours l'amour au détriment du reste. J'étais ainsi et cela ne changerait jamais. Je prenais donc le savon à la lavande et je lavais mon corps avec douceur. Les odeurs naturelles étant celles que je préférais au détriment du reste. Je n'avais jamais aimé les parfums trop artificiels. Arthur quittait et j'allais enfiler une robe à motif fleuri. Je tressais rapidement ma longue chevelure avant d'aller voir me plantes. Soucieuse de leur bien-être, mais plus de quatre-vingt-dix pour cent était morte. Je mettais les plantes décédées dans une boîte de carton. J'irais les porter dans les bois pour en faire de l'engrais pour d'autres plantes. J'étais un peu triste. Arthur revenait rapidement et j'avais les mains pleines de terre. J'allais les laver sous l'eau chaude en rigolant un peu à ses propos.

- Du riz et le poulet aux champignons ça me ferait plaisir.

Je prenais deux assiettes aux motifs mexicains et je m'installais à table avec lui. J'avais également pris les couverts au passage. Je regardais la nourriture avant de commencer à manger. Soupir de soulagement pour mon estomac alors que j'avalais enfin des calories pour me redonner de l'énergie.

- Il faudra que j'aille dans les bois pour aller porter les petites chéries. J'ai réfléchi un peu mon amour et je n'ai pas envie d'attendre longtemps avant de me marier avec toi. Je veux être ta femme.

Sourire en coin en posant ma main sur la sienne.

- Je ne veux pas d'un gros mariage. Ça serait une perte d'argent et ce n'est pas ce que je désire. Qu'est-ce que tu en penses ? De toute façon, je suis la pire femme niveau organisation. Je me laisse guider par mes émotions et la nature.

Ce n’était clairement pas un repas gastronomique que j’offrais à Penelope ce soir. Le plus important était qu’elle mange, rien qu’un peu. J’avais pris un peu de tout pour être sur qu’elle apprécie quelque chose. C’était chose faite et j’en étais soulagé.
Penelope était triste pour ses fleurs qui dont la plupart étaient complètement mortes. Je me rendais compte encore une fois qu’elle les considérait un peu comme ses propres enfants. Peny n’était pas une sorcière élémentaire de terre pour rien, elle vivait à travers sa magie et la nature tous les jours. C’était honnêtement beau à contempler pour un sorcier de sang comme moi, car en comparaison je n’avais jamais été passionné par l’utilisation du sang pour ma magie, il n’y avait rien d’émouvant dans l’utilisation d’hémoglobine à mon sens. Rien d’étonnant que Penelope fût une grande sorcière puissante au vu de tout l’amour et tout ce dévouement pour sa passion qui faisait partie de sa magie.

« - Je t’accompagnerai si tu veux les porter dans les bois. Ça pourrait m’être instructif. Et surtout, de ne plus lâcher d’une semelle ma fiancée… »

Je souriais, je savais ma Penelope très indépendante. Jamais je ne pourrais la forcer a quoique ce soit, tout en sachant qu’elle avait aussi un bon caractère. Mais depuis que je l’avais rencontré je me sentais comme attiré tel un aimant : impossible de me défaire d’elle. J’étais convaincu que ma demande en mariage était un bon choix. Je l’aimais. Je l’aimais tellement… C’était probablement la meilleure décision de ma vie.

« - Je ne m’attendais pas à ce que tu en parles aussi rapidement. Mais ça me ravi plus que ça ne m’effraie malgré nos âges. J’ai l’impression que c’est de moins en moins dans l’actualité de se marier jeune. Mais quand on est aussi sûr comme je le suis, je pense qu’il n’y a pas à hésiter des années. »

Je souriais à son geste tendre. Sa main délicate sur la mienne m’attendri. Penelope était la seule à pouvoir me faire un tel effet. J’attrapa doucement cette main avec les miennes et déposa un baiser.

« - Je suis d’accord avec toi. Un mariage intime et simple me ressemblerait aussi. Je n’aurai que très peu de monde à inviter de toutes façons. Mes parents sont loin physiquement et je préfère ne plus les mêler a quoique ce soit me concernant, et je suis sûr qu’ils ne prendraient même pas la peine de venir. Par contre si tu veux une jolie robe je peux bien sur t’aider, maintenant qu’on nous nous unissons, je ne veux pas que l’argent soit tabou, je partagerai tout ce que j’ai avec toi, à commencer une place chez moi, si ça te dit?»