Je me fichais de combien ce voyage coûterait. Je me fichais de savoir combien de temps nous serions partie, mais j'avais besoin de prendre du temps avec ma femme sans avoir les embrouilles de L.A. près de moi. Certes, j'avais prévu de travailler un peu. Peggy ferait de son mieux, mais elle ne pouvait pas signer les documents à ma place. J'avais dit à ma femme de se prévoir deux semaines de vêtements et de remplacement à la boutique. Je n'avais pas envie que l'établissement cesse de fonctionner à cause de notre absence. Certes, elle n'avait plus besoin de travailler mais je savais que c'était une chose qui la rendait heureuse et je voulais son bonheur. Elle était si belle lorsqu'elle composait des bouquets avec des fleurs de toutes les couleurs. J'aimais descendre la regarder et m'appuyer sur le cadre de la porte de l'arrière boutique pour la regarder faire en silence avant de remonter. Elle ne s'en rendait pas toujours compte, mais c'était le genre de vision que j'appréciais chez elle.

Les valises étaient donc bouclées et j'avais réservé un jet privé histoire que nous ayons tout le confort nécessaire. L'argent avait du bon. Nous ferions une escale à Paris le temps que l'avion ait de nouveau du carburant avant de continuer notre vol. Nous pourrions en profiter pour prendre un petit café et elle pourrait faire les boutiques si elle en avait envie. Je lui souriais alors qu'elle était assise à mes côtés dans la voiture. Je prenais sa main délicate pour y poser un baiser avec tendresse. Son alliance étant absolument magnifique. J'avais de nouveau la mienne que j'avais fait ajuster car elle était trop petite.

- Alors, je sais que tu as hâte d'aller au Japon ma chérie mais avant nous avons une escale à faire. Je tenais à te garder la surprise. Nous allons atterrir à Paris donc nous aurons quelques heures à notre disposition si tu as envie de voir un peu la ville ou faire les boutiques. Je me suis dit que tu apprécierais cette petite idée.

Je lui souriais encore en posant un autre baiser sur sa main. Seigneur que j'aimais profondément cette femme. Mon coeur battait pour elle à chaque seconde et j'espérais la rendre heureuse au maximum. Je voulais son bonheur le plus complet et j'aimais l'avoir à mes côtés durant mes voyages d'affaires.

J’avais envie de lui offrir le monde. J’avais envie de la rendre heureuse et de la voir sourire chaque jour que la vie voulait bien me donner à ses côtés. J’avais les moyens de le faire et cela me rendait heureux au plus haut point. J’avais prévu de profiter un peu de Paris, ce serait court, mais elle pourrait au moins s’y amuser un peu. Nous aurions tout le loisir de dormir durant le trajet en avion en jet privé ou dans notre chambre d’hôtel une fois au Japon. Une chambre … Une suite plutôt. J’avais horreur de prendre une simple chambre. J’avais besoin d’espace lorsque je voyageais. Surtout, si je devais rencontrer un client ou deux. Elisabeth ne m’en tiendrait pas rigueur de toute façon.

- Bien évidemment que je suis sérieux ma belle fleur. Je me suis dit que cela te rendrait heureuse. Rien de trop beau pour ma belle Elisabeth.

Je me mettais à rire devant sa réaction. Elle désirait profiter de la ville un peu et non faire les boutiques. Alors soit, nous irions nous balader un peu dans la ville. Je fermais les yeux en sentant sa caresse avant de répondre à son baiser avec douceur. Je savais que c’était énorme pour elle de laisser sa boutique de fleurs, mais je sentais que nous avions besoin de nous retrouver seul à seul dans un contexte complètement différent. Elle avait laissé ses fleurs à un homme que je ne connaissais pas, mais je lui faisais entièrement confiance. Ce dernier n’aurait pas accès à nos appartements de toute façon.

Nous étions bien installé dans l’avion et le voyage commençait. Je profitais du vol pour garder ma femme contre moi et regarder un film. Le repas était délicieux et nous avions même un peu de champagne histoire de fêter l’occasion. Je me sentais bien et j’adorais la voir sourire. Nous arrivions finalement à Paris et une fois les douanes passées, nous avions une douzaines d’heures devant nous. Heureusement, il faisait encore jour. Une immense chance dans notre cas.

- Alors, tu aimerais aller où? Nous avons un chauffeur à notre disposition.

Je lui montrais une voiture de luxe et l’homme me saluait en français et je lui répondais également. J’ouvrais la porte à ma femme en la laissant entrer. Je sentais que nous allions passer une merveille journée.

- Je t’avertis, je connais un bon petit café où nous irons manger et prendre un bon café.

Être avec mon Élisabeth était la seule et unique chose qui m’importait. Je voulais son bonheur le plus complet ce voyage de noces allait nous permettre de nous retrouver à nouveau comme les amoureux que nous étions. Je la laissais prendre place dans la voiture de luxe et je m’installais à ses côtés en prenant directement sa main. Son contact m’avait tant manqué. Je posais un baiser sur sa main minuscule avant de regarder le chauffeur par son rétroviseur.

- Le programme est parfait. Nous allons faire un tour rapide de la ville et des monuments célèbres. La tour Effel, le Louvre et le reste. Je vous laisse juger.

Je me contentais de profiter avec ma femme. Nous arrivions rapidement devant le musée. La fameuse pyramide de verre était visible. Nous n’avions malheureusement pas le temps de nous faufiler à l’intérieur pour profiter d’une visite. Une autre fois peut-être. Les édifices s’enchaînaient et je sortais parfois avec Élisabeth pour les observer. J’aimais voir ses yeux s’illuminer alors qu’elle voyait tout ça pour la première fois. Il n’y avait rien de plus beau à mes yeux. Je prenais des photos d’elle alors qu’elle ne s’en rendait pas compte. Elle était magnifique et parfaite. Je ne pouvais pas rêver mieux.

Le temps passait trop vite cependant. Il était déjà l’heure de prendre un morceau dans ce petit café avant de repartir pour notre prochain vol. Je donnais l’adresse au chauffeur et l’endroit était absolument magnifique. Un petit café parisien, mais qui avait une particularité. Un jardin entre deux immeubles absolument magnifique et apaisant. J’avais réservé une place sur internet et nous étions accueillis avant d’avoir une table dans le jardin. Je souriais à Élisabeth avant de l’embrasser avec douceur.

- La reine parmi ses sujets. Je me suis dit que tu aimerais te retrouver ici.

Je la laissais s’installer et je commandais un cappucino avec un croissant aux amandes. C’était celui que je préférais en fait. Je regardais ma femme dans les yeux avec le sourire avant de poser ma main sur la sienne.

- Est-ce que tu es heureuse Élisabeth?  

J’avais trouvé cet endroit magnifique il y a de cela plusieurs années lors de l’un de mes voyages. C’était une cliente qui me l’avait recommandé et depuis j’appréciais y venir chaque fois que je venais en ville. Je ne cherchais pas la haute gastronomie, mais bien une ambiance relaxante et envoûtante. Je regardais ma femme dans les yeux et je la trouvais magnifique. Je voulais son bonheur le plus complet. Je voulais réaliser chacun de ses désirs les plus fous. Je ne cherchais rien d’autre. C’était la seule chose qui importait à mes yeux et c’était encore plus important maintenant. Je la regardais amoureusement en lui la main. Je voulais savoir si son bonheur était complet. J’écoutais sa réponse en attendant notre café.

- J’ignorais qu’il existait jusqu’à ce qu’une riche cliente m’amène ici. C’était une dame âgée. Une faée au grand coeur et elle appréciait grandement l’ambiance. J’y reviens chaque fois que je viens à Paris. Je me suis dit que tu serais heureuse de ce petit coin qui semble entre suspendu entre deux temps et d’un calme sans la moindre limite.

Nos cappucinos et nos pains au chocolat arrivaient. Je remerciais la serveuse en français avant de manger tranquillement en prenant une gorgée de café absolument parfait. Rien à voir avec les horribles jus de chaussettes que l’on nous servait dans les diner’s américains. Je regardais ensuite les fleurs avant de regarder ma femme dans les yeux le plus sérieusement du monde.

- Est-ce qu’il y a une chose qui manquerait à ton bonheur Elisabeth? Je veux vraiment le savoir, c’est important pour moi et je ne veux pas que tu aies le moindre regret de ne pas avoir osé me demander ce que tu désirais. Je t’offrirais la lune en cadeau et des galaxies si cela pouvait te combler, mais je pense que tu le sais déjà ma chérie.

Je continuais de lui sourire avant de prendre sa main et la serrer. Voulait-elle une famille? Une nouvelle boutique ailleurs? Une voiture à elle? J’avais déjà acheté un chalet dans le nord du Canada en pleine forêt. Le genre de chalet luxueux et immense où nous pourrions aller pour profiter du calme si l’envie nous en prenait au lieu de traîner dans les hôtels remplis de gens.
 

Rendre ma femme heureuse était la seule et unique chose qui était importante à mes yeux. Elisabeth était le centre de ma vie. Cette femme avec un regard qui me rendait comblé avait le don d’apaiser mon âme en peine. Mon âme qui avait souffert durant beaucoup trop longtemps et que la colère et le remords avaient rongée comme jamais. Elle apaisait tout ça. Elle apaisait tout le négatif que je pouvais ressentir. Je voulais lui offrir la vie de ses rêves et pour cela, je n’avais absolument aucune limite.

Ma femme me confirmait qu’elle était heureuse et c’était suffisant pour me faire sourire. C’était la seule chose importante au fond. Elle avait sa boutique, ses fleurs, son petit trafic que je gardais sous silence et notre bel immeuble ancestral. J’adorais cet endroit, car il était complètement refait à l’ancienne. La restauration avait coûté une fortune, mais j’avais amplement les moyens de le faire de la bonne façon. Soulagé de l’entendre, je buvais une gorgée de café en lui souriant comme toujours.

- Moi ? Totalement comblé d’avoir une femme heureuse à mes côtés. Je n’aurais pas pu rêver d’une meilleure compagne que toi. Tu as accepté de vivre avec un fantôme. Un esprit dans un corps qui n’était pas le sien. Tu as accepté mon passé et la lourdeur de ce dernier. Qu’est-ce que je pourrais vouloir de plus mon Elisabeth sinon ton bonheur le plus pur ? Absolument rien.

Je n’aspirais pas à avoir des enfants. Je savais qu’elle m’en aurait probablement parlé et j’aurais accordé son souhait si elle en désirait. Je pensais plutôt que son bébé était sa boutique et ses fleurs magnifiques dont elle prenait si soin. Au final, ma femme était une sorte de Poison Ivy avec beaucoup plus de classe. Elle était mon oxygène. Le petit repas terminé, je payais en laissant un généreux pourboire. Il était temps de reprendre l’avion pour nous rendre au Japon. Une fois bien installé, je regardais ma femme avec le sourire et je posais un baiser sur sa main.

- Tu devrais dormir un peu. Je vais en profiter pour regarder mes courriels. Je n’ai rien d’autre à faire de toute façon.

Ma condition d’esprit m’amenait à peu dormir. Elle avait l’habitude. Une épaisse couverture était apportée alors que je sortais mon ordinateur pour commencer à travailler un minimum. Les choses urgentes et les pacotilles ensuite.