Retrouver mon Elisabeth était une chose que j’appréciais plus que tout. Cette femme me rendait complètement fou d’amour. Je n’aurais jamais penser me remarier un jour et pourtant, le destin avait voulu qu’une sorcière et un fantôme se rencontre. Je la regardais dans les yeux après lui avoir parlé de mon idée concernant la sortie au restaurant. J’avais faim moi aussi et je comptais bien lui parler de quelques petits projets que j’avais en tête. Je savais qu’il n’y avait rien de mieux qu’un bon repas pour en discuter en tête à tête. Je terminais de m’habiller en la laissant se préparer tranquille. J’allais faire quelques appels et j’avais décidé de nous faire ouvrir l’un des meilleurs restaurants de sushis de la ville. Autant le dire, ce genre de caprices n’était pas à portée de toutes les bourses et je m’en fichais complètement. L’argent me sortait par les pores de peau de toute façon.

Je mettais mon téléphone dans la poche de mon pantalon alors que ma femme revenait vers moi dans une tenue absolument magnifique. Je m’approchais lentement et je la regardais droit dans les yeux. Ma main se posait sur sa taille avec douceur et je venais poser un baiser sur sa joue et un second dans son cou.

- Black Opium de Yves Saint-Laurent. Ce parfum te va toujours aussi parfaitement. Le restaurant nous attend. Nous serons seuls. Tu pourras déguster tout ce que tu désires sur la carte. Le chef est un véritable prodige.

Je me rendais à la porte de la chambre et je l’ouvrais en laissant ma femme sortir avant de fermer derrière nous. L’avantage de prendre une grosse suite était l’accès à un ascenseur privé. Je montais avec Elisabeth avant d’arriver dans le hall. La voiture nous attendait déjà et on nous saluait de la manière la plus polie du monde. Je laissais Elisabeth entrer en premier et je suivais. Je m’installais à ses côtés alors que le chauffeur se mettait en route.

- Viens ici.

Je venais poser des baisers dans son cou en murmurant des mots doux à son oreille. Sa beauté me faisait tellement de bien. Nous arrivions trop rapidement à mon goût au restaurant et je sortais avant de lui tendre le bras. L’endroit était chic et surtout … désert. Nous serions seuls et on nous installait à une immense table. Les sushis seraient préparés devant nous.

- Alors … Tu as deux choix. Tu choisis toutes les choses que tu veux ou bien tu laisses le chef choisir pour nous. L’ordre des sushis étant important, je prendrai la seconde option pour ma part. Je te laisse choisir.

Retrouver cette femme qui était la mienne était la chose à laquelle je tenais le plus. Elle était le centre de mon univers et le composait pleinement. Elle me faisait revivre alors que je pensais que j'étais mort de l'intérieur. Qui pouvait comprendre une telle chose au final ? On m'avait arraché le premier amour de ma vie avant que je ne sois tué le jour de mon propre mariage. Le simple fait de repenser à ces événements me donnait froid dans le dos et me donnait la rage au coeur. Je ne voulais plus jamais quitter Elisabeth. Hors de question. Nous nous rendions au restaurant et le trajet était ponctué de nombreux baisers dans son cou et sur ses lèvres. Incapable de me lasser de son contact qui me donnait envie de la dévorer dans tous les sens du terme. Je laissais ma femme s'installer avant de discuter concernant le menu. Je hochais la tête avant de parler en japonais au chef concernant le saké. Je lui laissais pleinement le choix.

Le menu arrivait et les sushis étaient faits juste à côté de nous. Je mangeais lentement en profitant de chaque bouchée que je prenais. C'était tellement bon de manger en la compagnie de ma femme. J'oubliais que nous étions déjà très avancés dans la nuit et je laissais les discussions vaquer ici et là. Je prenais finalement une profonde inspiration avant de la regarder dans les yeux.

- J'ai acheté un nouvel emplacement. Je crois que tu seras contente... Enfin ... Deux pour être plus précis.

Sourire en coin en la regardant dans les yeux alors que le dessert arrivait et que je remerciais le personnel. Il était déjà 06h00 du matin après tout. Je prenais une gorgée de mon thé avant de regarder ma femme avec un petit sourire en coin. Je voulais son bonheur. Je ne voulais plus voir mon Elisabeth souffrir.

- J'ai acheté un grand hôtel à Lake Louise au Canada et un chalet à Vancouver dans les montagnes. Je me suis dit que tu apprécierais sans doute de te retrouver dans la nature auprès de ces fleurs que tu aimes tant. Nous avons toujours accès au Penthouse de l'hôtel. Il est à nous. J'ai demandé à ce qu'il ne soit pas utilisé sauf à ma demande.

Je voulais lui offrir le monde et tout mon amour. Je ne voulais plus jamais la quitter. Elle était le centre de mon univers désormais. Le deuil d’Amelia était complet, mais ma mission dans le monde des vivants était loin d’être terminée. Je voulais la protéger et lui faire voir qu’elle pouvait avoir tout ce qu’elle désirait. Ma sublime sorcière, cette femme majestueuse et pleine de grâce et de bonté que j’avais croisé par hasard en entrant dans sa boutique pour acheter un simple bouquet de lavande. Bouquet que j’avais finalement laissé tombé sans jamais en oublié la signification. Amelia serait présente d’une autre façon désormais. Parfois, il m’arrivait de croire qu’Elisabeth était une sorte de réincarnation. Un regard ou des paroles qui me faisaient voyager dans un autre temps, une époque révolue où les mystères de l’Ouest étaient grands. Une époque où la contrebande d’alcool était mon métier et où j’étais loin d’être l’homme que j’étais. J’avais toujours eu une certaine soif de pouvoir, mais force est de croire que certaines choses ne changeaient pas réellement.

Je lui annonçais mes achats avec un sourire sur les lèvres. Elle semblait aux anges et me demandait des photographies. Je sortais mon téléphone de ma poche intérieure de veston et je lui donnais après avoir sortie les images du chalet pour commencer. Un hôtel de luxe restant un hôtel de luxe à mes yeux. Le chalet en bois rond était relativement grand avec un mélange de modernité et de style rustique canadien. J’adorais le paysage autour. Je prenais une gorgée de thé en la regardant dans les yeux.

- Le lac est également le nôtre. Les voisins les plus proches sont à cinq kilomètres. Nous devrions donc être tranquille lorsque l’envie nous prendra de nous isoler en tête à tête. Je crois que cela nous fera le plus grand bien mon amour… J’estime que nous devons profiter de la vie pleinement.

Ma main qui se posait sur celle de ma femme et mon regard qui venait soutenir le sien comme jamais. Douce et belle Elisabeth. Je prenais sa main pâle et je la portais à mes lèvres pour y déposer un baiser ressenti.

- Ce sera le symbole de l’amour que je te porte… Sauvage, rustique, immense et avec une immensité à couper le souffle.

Ma femme était heureuse des décisions que j’avais prises. Je me doutais bien que sa réaction serait pleinement positive. Je connaissais ce qu’elle aimait et je savais qu’elle avait profondément envie de passer du temps avec moi. Nous avions été séparé par la mort durant un moment et il était hautement inadmissible qu’une telle chose se reproduise. Je prenais une inspiration en la regardant avant de fermer les yeux en sentant sa main délicate aller dans ma chevelure. Je m’étais fait à ce corps qui n’avait rien à voir avec le précédant. Nous devions énormément à Lyanna. Elle nous avait permis d’être ensemble. C’était un cadeau d’une valeur inestimable. Je lui serais reconnaissant toute ma vie et j’espérais qu’elle serait en mesure de le comprendre. Je prenais une profonde inspiration avant de sourire en entendant le projet de ma douce et délicate femme.

- C’est une excellente nouvelle. J’imagine que les ventes plus personnelles seront réalisées par ta personne et non par les employés. Je ne tiens pas réellement à ce que les gens se mêlent de tes affaires personnelles. Je veux passer tout le temps possible à tes côtés. Je suis capable de travailler de la maison au besoin. Ce n’est pas mon assistante qui s’en plaindra.

Un petit sourire en coin. Elle comprendrait ce que je voulais dire. La vente de ces plantes dangereuses étaient une chose lucrative, mais je me doutais qu’elle garderait pleinement le contrôle sur ses affaires. Je terminais de manger mon dessert avant de passer une main sur ma nuque.

- Tu as le choix désormais. Nous pouvons rentrer à l’hôtel ou encore aller visiter un temple et ses jardins. C’est l’heure idéale et les cerisiers sont en fleurs. C’est à couper le souffle. Tu as envie de faire quoi ?

Je posais ma tasse de thé et je caressais sa joue. Elle était la dirigeante de notre séjour. Notre vie à deux commençait pleinement et il était hors de question que les choses cessent voilà. Je payais l’addition avant de me lever. Je replaçais mes manches par habitude en regardant autour. Suspicieux ? Toujours depuis cette attaque le jour de notre mariage.

Loin de moi l’idée de pousser Elisabeth au-delà de ses capacités physique. J’avais la chance de ne pas avoir besoin de dormir beaucoup. Pour ma femme, c’était une autre histoire. Elle avait beau être une sorcière, elle n’était pas à l'abri de la fatigue. Loin de là. Je lui faisais un sourire en payant la note du restaurant. Nous quittions donc l’établissement pour nous rendre à notre suite à l’hôtel. Je restais près d’elle à chaque seconde en tenant sa main et en la gardant contre mon corps. Ma femme, mon être aimé et celui de personne d’autre. Je la laissais entrer en premier et je retirais mon veston alors qu’elle me demandait si je voulais aller dans la douche avec elle avant d’aller au lit.

- Une douche sage alors … J’ai bien remarqué ton froncement de sourcils et je te connais suffisamment pour savoir que tu as une migraine naissante. Silence, noirceur, calme et repos.

Je pourrais toujours profiter de sa personne par la suite. Je retirais mes boutons de manchettes avant ma chemise. Je prenais mon temps en regardant ce corps auquel je m’habituais depuis le temps. Il était tellement différent du précédent, mais l’important n’était pas le corps, mais le fait que je pouvais désormais être avec ma femme. Je venais l’aider à se dévêtir avec douceur. Un baiser sur son épaule en prenant mon temps avant de partir l’eau dans un premier temps. Je voulais que l’eau de la douche soit chaude en enveloppante pour elle. J’apportais deux larges serviettes sur le comptoir de marbre avant de finalement aller dans la chambre quelques secondes. Je fermais les rideaux. Opacité complète. Elle serait dans le noir et le calme. Personne ne viendrait nous déranger ici.

Je m’approchais finalement d’elle et je reposais un baiser délicat sur son épaule. Le grain de sa peau que je touchais du bout des doigts. Mon nez qui venait se loger dans son cou. Elle éveillait quelque chose en moi que je n’avais tellement pas ressenti depuis longtemps. Me laissais-je emporter ? Sans doute un peu … Je prenais sa main et je l’attirais sous la douche. L’eau coulait sur ma tête et mon corps alors que je plongeais mon regard dans le sien. Les lumières de la suite vibrait à cause de mon état … N’oublions pas que je restais un fantôme après tout.